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Jussi Adler-Olsen : «J'accompagnais mon père, psychiatre, dans les hôpitaux»

Vendredi 29 Janvier 2016

Célèbre auteur de polar, le Danois Jussi Adler-Olsen revient avec un sixième opus de sa série, Département V. Dans Promesse, l’inspecteur Carl Mørck et ses collègues, Rose et Assad, se rendent en Suède pour résoudre une affaire de meurtre non élucidée. Nous avons rencontré Jussi Adler-Olsen lors de sa venue à Genève.


Il est beaucoup question de religion dans votre dernier livre. Est-ce que cela tient une place importante dans votre vie ?
Mon livre, au-delà de la religion, parle de la sensation de sécurité. Dans Promesse, il existe une place sécurisée, l’Académie de naturabsorption d’Öland, dans laquelle j’ai placé un démon, Atu Abanshamash Dumuzi. Cela montre que, même l’endroit le plus sécurisé, ne l’est pas toujours autant que ce que l’on pense. C’est aussi pour cela que nous sommes choqués par les actes de terrorisme. Les victimes du 13 novembre se sentaient en sécurité avant de se faire tirer dessus.
Vous avez prévu d’écrire dix tomes de la série Département V. Comment pouvez-vous déjà prédire combien de temps durera cette saga ?
Cela pourrait être neuf ou onze ! La trame de fond des prochains livres est déjà planifiée. Je connais, en partie, leur histoire. C’est un véritable travail d’agent de police que je produis. Je dois résoudre des problèmes qui me mèneront à la fin de la série. Quand c’est logique, c’est facile pour moi de rédiger pendant quatre à six heures. Mais dans ce cas, je ne bouge pas de ma chaise. Il ne me faut aucune distraction. J'écoute juste de la musique.
Un livre, un an. Depuis toutes ces années, vous êtes-vous attaché à vos personnages, Carl Mørck, Rose et Assad ?
Maintenant, je suis attaché à Carl Mørck, Rose et Assad. Au début, j’ai dû apprendre à les connaître par cœur. En fait, j’apprécie tous les personnages, même les méchants. Je ressens de la pitié pour eux. Dès mon plus jeune âge, j’accompagnais mon père, psychiatre, dans les hôpitaux. Ainsi, j’ai pu comprendre pourquoi les gens deviennent fous, voir ce qui est bon et ce qui est mauvais chez chaque personne et savoir comment ces deux aspects peuvent être rassemblés dans un seul et même corps. En tant qu’écrivain, je peux vivre à travers mes protagonistes. Cela m’est facile d’inventer des personnages. C’est très amusant pour moi d’être une femme par exemple. Je suis capable de me mettre à la place d’une représentante de la gent féminine car j’ai trois sœurs. Elles me parlent de tout. C’est, notamment, elles qui m’ont appris à embrasser et qui m’ont expliqué à quel point c’est agréable de tomber amoureux.
Aimeriez-vous voir vos livres transformés en films ?
Deux films inspirés de mes romans sont sortis mais je ne les aime pas. Depuis, j’ai reçu 48 offres de réalisateurs, tels que des studios Fox ou Warner Bros. De mon point de vue, c’est du sérieux l’écriture. Je ne fais pas ça pour que mes livres arrivent sur le grand écran. De plus, dans un film, on peut couper les scènes. C’est pourquoi, j’ai décidé d’accepter la proposition du producteur, scénariste et réalisateur américain, Scott Frank. En effet, il aimerait réaliser une série télévisuelle à Boston.
Cela fait cinq ans maintenant que vos livres sont traduits en français. Etait-ce un souhait de votre part ?
C’était important pour moi d’être traduit en français. Je ne pouvais pas rester seulement au Danemark. Il s’agit d’un miracle, pas seulement d’une joie mais aussi d’une victoire. Les francophones sont de très bons lecteurs. Vous aimez lire du bon travail.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la suite du Département V ?
J’ai déjà écrit deux pages du prochain roman. Dès que je rentre au Danemark, je m’y remets. Cette fois-ci, le lecteur sera dans la tête de Rose, l’un de mes personnages principaux. Il est difficile à écrire car il doit être plus court, plus sombre, plus étrange que les précédents et difficile à résoudre par le lecteur. Je peux déjà dire que mon huitième roman parlera au nom d’Assad. Pour le neuvième, ce sera au tour de Carl Mørck. J’espère finir en feu d’artifice dans le dixième !
Vous avez déjà reçu de nombreux prix au Danemark et en France. Est-ce que vous y pensez lorsque vous écrivez ?
Je dois travailler beaucoup. Je vise la qualité, que mon travail soit suffisamment bon. Je ne pense pas beaucoup aux prix. Nous travaillons ensemble, avec les personnages, pour que mes livres soient toujours meilleurs.
 

Lisa Callens


L’Ecole de Iournalisme et de Communication de Genève

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